Ce jeudi 30 octobre, Total, au travers de sa filiale Saft, et le groupe PSA, via Opel, ont annoncé la création d’une société conjointe dénommée Automotive Cell Company (ACC) en vue de produire des batteries pour véhicules électriques. Cette annonce a été faite à l’occasion de la visite du président de la République sur le site de la future usine pilote, à Nersac (Charente).
Ce projet concrétise la création d’un « Airbus de la batterie » annoncée en mai 2019 par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et son homologue allemand, Peter Altmaier. Au total, 5 milliards d’euros seront investis dans ce programme, dont près de 1,3 milliard d’euros de soutiens publics. Saft et PSA/Opel investiront, à parts égales, pour la ligne pilote, et la part de Saft descendra à 33 % en phase industrielle.
Une usine pilote avant deux usines de grande taille
L’usine pilote, qui sera construite en Charente, « produira, à compter de 2023, des batteries pour véhicules électriques qui seront au meilleur niveau technologique en termes de performance énergétique, tant en termes d’autonomie que de temps de recharge, et présenteront un bilan carbone meilleur que la concurrence », explique Total, précisant avoir l’ambition d’« d’établir une nouvelle référence en Europe ».
Le projet débute avec une phase de R&D et la construction d’une usine pilote dont le démarrage est prévu mi-2021. Cette usine représente un investissement de 200 millions d’euros, explique Total. Elle doit permettre « la mise au point, la qualification et l’industrialisation de nouvelles technologies de batteries lithium-ion de haute performance ».
Ensuite les partenaires décideront de poursuivre, ou non, l’aventure. Si le projet est pérennisé, une usine de fabrication d’une capacité de 8 gigawattheures (GWh) sera construite dans la région Hauts-de-France. À terme, cette usine pourrait atteindre 24 GWh. L’Allemagne accueillera, elle aussi, une usine similaire. Avec une capacité totale de 48 GWh, ces deux usines produiraient « un million de batteries par an, soit environ 10 à 15 % du marché européen ».
Philippe Collet
Journaliste : Rédacteur spécialisé actu-environnement.com