Le plan batteries européen ? Un tonneau des danaïdes ?
L’Europe a lancé un plan de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans la conception et la fabrication de batteries automobiles.
Dans le cadre de son programme de compétitivité mondial Horizon 2020, qui disposait d’un budget total de
80 milliards d’euros de 2014 à 2020, l’Europe y a rajouté un demi-milliard d’euros.
En décembre dernier, la Commission européenne a approuvé un financement public de 3,2 milliards d’euros dans le cadre de ses règles “important projet d’intérêt européen commun” (IPCEI). L’investissement soutiendra la recherche et l’innovation sur les batteries en Belgique, en Finlande, en France, en Allemagne, en Italie, en Pologne et en Suède.
Le projet devrait se poursuivre jusqu’en 2031 et devrait débloquer 5 milliards d’euros supplémentaires d’investissements privés. La firme pétrolière française Total et le constructeur automobile allemand Opel recevront 1,3 milliard d’euros de financement public aux conditions de l’IPCEI pour un important programme de fabrication. Il pourrait voir jusqu’à 48 gigawattheures de capacité ajoutée sur les sites en France et en Allemagne.
En définitive, on ne peut pas calculer le montant qui est englouti dans ce programme de batteries, selon la responsable des communications et des événements à l’Association européenne pour le stockage de l’énergie. De son coté, Bloomberg a déclaré en juillet dernier que le total des investissements dans la chaîne d’approvisionnement des batteries des gouvernements européens, des fabricants, des banques de développement et des prêteurs commerciaux pourrait dépasser les 100 milliards d’euros.
Le montant investi aux Etats-Unis est considérablement inférieur. Le budget 2020 a prévu une enveloppe de 158 millions de $ pour la mise en place d’une initiative avancée de stockage d’énergie au sein du ministère de l’Énergie (DOE). Il s’y ajoute une quarantaine de millions de dollars pour diverses missions.
Les américains s’interrogent sur la pertinence de ce programme massif, alors que les asiatiques ont plusieurs dizaines d’années de recherche et aussi de fabrication de batteries. Ils investissent dans d’immenses usines en Europe (CATL a inauguré en octobre une usine de 14 GWh en Thuringe-Allemagne ; LG Chem construit une usine de 35 GWh)
L’Europe veut couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur, des matières premières à la fabrication de pointe, aux applications et au recyclage. Une initiative vise même à innover le processus d’innovation lui-même. L’idée est de créer un outil logiciel qui imite le comportement cellulaire et peut être utilisé à la place d’expériences physiques.
Wood Mackenzie ne croit pas à cette politique européenne car les fabricants asiatiques ont déjà des ressources liées aux vente de batteries ce qui leur rend plus facile les investissements en R & D. De lus développer la prochaine génération de produits prendra une dizaine d’années. Ensuite, il faudra encore vingt ans pour arriver sur le marché.
Si le chiffre de 80 milliards d’euros est bien exact, à quoi est-on parvenu ? A la réticence des industriels à créer des unités de production de batteries mis à part Total et PSA-Opel, et Northvolt.
Les hommes politique sont en pleine démagogie, comme d’ailleurs les habitants de l’Europe. Ils croient qu’avec de l’argent, on peut tout. Ils rêvent d’avoir une industrie des batteries. Ils n’ont pas vu que le moindre froncement de sourcils chinois leur fait abandonner leur opinion. Ceci incite les industriels à ne pas se lancer s’ils ne sont pas soutenus par des décisions politiques. De leur côté, les chercheurs sont chargés de chercher, non de trouver. Quant à la population européenne vieillissante mis à part la France, elle ne cherche pas d’aventure ou de succès, mais de vivre le mieux possible. Il n’y a plus de flamme, d’énergie, de volonté d’ambition !
Le réalisme n’est plus le caractère dominant de la population. Les faits sont négligés. Les programmes conçus par des fonctionnaires n’ont plus le sens ni la perception des réalités (cf le manque de préparation face à l’épidémie ; ou la blague que constitue l’affaire des masques). N’ayant pas de points de repères, les projets sont lancés en dépit du bon sens. Le projet des batteries aura englouti une fortune car on n’aura pas élaboré les fondations d’un succès..
Sources: Actualité du solaire & GreenTech Media